I Vitelloni (1953) - Federico Fellini
Lion d'Argent Venise 1953
Documents d'étude pour la spécialité Jean Vigo Millau. Joëlle Compère
Questionnements

Périodes et courants
« Je n’ai jamais eu la préoccupation de fuir le néoréalisme auquel je ne me suis jamais identifié même si j’ai travaillé aux côtés de Rossellini. Cela a été une grande expérience de vie, comme tant d’autres choses, mais je ne l’ai jamais ressentie comme relevant d’une esthétique. » Federico Fellini.

Un cinéaste au travail
"Je ne sais pas regarder les choses avec détachement, à travers la caméra par exemple. Je ne mets jamais l'oeil à la caméra. Je me fous de l'objectif. Je dois être au milieu des choses. J'ai besoin de tout connaitre de tout le monde, de faire l'amour avec tout ce qui est autour de moi". Federico Fellini

Leopoldo Trieste
Le Cheik Blanc

Alberto Sordi
SCIUSCIÀ ● un film di Vittorio De Sica
Retrouver le très jeune Franco Interlenghi dans ce film
Original link
Franco Interlenghi
 
Le réalisateur acteur, Vittorio de Sica imaginé dans le rôle de l'acteur
 
Achille Majeroni
 
Le film a donc à la fois un pied dedans et un pied en dehors du mouvement :

  • ce sera encore le cas avec La Strada, puis Les Nuits de Cabiria en 1957 (films qui ont au moins le mérite, du point de vue de l’orthodoxie néoréaliste, de mettre en scène des pauvres et des humiliés, saltimbanques ou prostituées), et même d’une certaine manière avec La Dolce Vita, chronique ironique et désabusée de la jet-set romaine, avant le grand basculement que représentera Huit et demi pour l’esthétique fellinienne.
Les Vitelloni amorcent bien un glissement

  • qui verra Fellini gagner progressivement son identité d’auteur, partant s’émanciper du courant qui le vit faire ses débuts dans l’industrie (notamment comme scénariste de Rossellini).
  • Oui,néanmoins, le film appartient par bien des aspects au courant néoréaliste qui après tout se poursuivra lui-même au-delà de l’année 1954, avec par exemple des films comme Rocco et ses frères de Visconti (1960) ou les premiers longs-métrages de Pier Paolo Pasolini et de Francesco Rosi, au moins par certains de leurs aspects.
Les Vitelloni entretiennent des liens discrets mais réels avec le cinéma de Vittorio De Sica :

  • le choix de Franco Interlenghi pour interpréter le jeune Moraldo le personnage le plus proche de Fellini lui-même, et qui préfigure par bien des aspects la figure du jeune homme provincial qui partira tenter sa chance à la grande ville, que l’on retrouvera une quinzaine d’années plus tard descendant du train dans Roma.
  • Interlenghi fut en effet, à quinze ans, le bouleversant interprète du jeune Pasquale dans Sciuscià de De Sica, histoire typiquement zavattinienne de deux adolescents cireurs de chaussures se livrant à divers petits trafics pour survivre dans la Rome de l’après-guerre
Un film sans vedette mais qui en produisit

  • Fellini souhaitait voir De Sica lui-même interpréter le rôle du vieux comédien homosexuel qui tente de séduire Leopoldo. le comédien avait sans doute compris que la production était désargentée, de même qu’il pouvait craindre d’être assimilé à un rôle d’homosexuel, chose encore difficile, à l’époque, à faire accepter au public.De Sica aurait rendu, pour le coup, le personnage du vieux cabotin réellement séduisant, ce qui changeait la signification de la séquence,
  • Sordi, auquel Fellini tenait pour le rôle d’Alberto, avait alors la réputation de faire fuir le public.Il finit par devenir une vedette, et notamment grâce aux Vitelloni