Atelier d'écriture
Association Base Arts Millau
Les ateliers et les textes écrits
2024 2025

André Gide : « L’art naît de contraintes, vit de luttes et meurt de liberté. »
On me demande souvent ce que l'on fait dans un atelier d'écriture, d'un air perplexe, dubitatif, curieux. Mais qu'est ce qu'un groupe de personnes peut trouver à se réunir pour écrire ? Après tout l'écriture n'est-elle pas d'abord un acte personnel? Oui, bien sûr, mais nos écrits prennent voix dans leur lecture, dans le partage de nos mots.
Alors voilà, nous nous réunissons chaque semaine pour faire naître le plaisir de ce drôle de phénomène de la création à partir de consignes d'écriture qui laissent libre de s'exprimer notre imaginaire par des mots, des phrases, des histoires, des poèmes, des lettres. Nous les lisons à voix haute et les partageons avec bienveillance et sans jugement.
Nous repartons riches de nouvelles résonances sur nous-mêmes, des autres, riches de sensations, d'émotions, de sens à donner à la vie.
Joëlle Compère Dray

L'Entracte, extrait
Une femme quitte sa place à l’entracte et aborde dans le hall un homme qu’elle reconnaît sans savoir où elle l’a déjà rencontré. Il lui propose de sortir faire une promenade plutôt que d’assister à la seconde partie du concert. « On n’est pas obligés… », lui dit-il. C’est dans une situation analogue que se trouvent les personnages des quatre autres nouvelles. Très différents les uns des autres, ils ont en commun un parcours ancré dans une relation forte devenue pesante ou simplement difficile. Pris entre la tentation de fuir et l’obligation de rester, ils se réveillent, et c’est au moins ça. « Hélène Lenoir avait habitué ses lecteurs à regarder avec méfiance les familles et les complots qui se trament derrière les plus quiètes apparences. Mais justement, le désir est toujours là, charnel ou dévié par les appâts du gain, pour briser la paix des ménages, dénoncer cette image figée dont la légende serait L’amour. Dans les cinq nouvelles qui composent L’Entracte, l’écrivain se concentre sur le principal, l’universel facteur du trouble : le sexe. Ici, ce sont généralement les femmes qui révèlent la crise, en la découvrant elles-mêmes ou en la provoquant. » (Patrick Kéchichian, Le Monde) « Les récits d’Hélène Lenoir sont des miniatures qui réfléchissent nos vies, nos mensonges, nos espoirs, nos tentations avec une précision et une justesse bouleversantes. Toutes ces histoires sont vues à travers un regard de femme. Nulle volonté de donner le beau rôle à celle que le récit cerne de près. Hélène Lenoir se situe hors du champ de la morale. Elle observe et décrit sans se soucier de ce qui fait mal, de ce qui blesse. » (Michèle Gazier, Télérama)
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Google Books
" J'avais trop bu et Pialat était mort. J'avais appris ça dans la soirée. Les petites dormaient à l'étage. Après le repas je les avais bordées. J'avais eu un mal de chien à les laisser seules, là-haut, dans le noir de leur chambre, à m'arracher à leurs visages paisibles, leurs fronts pâles, leurs mains fines posées sur la couverture. " Ils sont sonnés, lessivés, cassés. Un souffle suffirait à les faire tomber. Chauffeur de taxi, infirmière, ex-taulard ou vendeuse dans une station-service, peu importe : ils restent invaincus. Avec ce recueil, Olivier Adam s'impose d'emblée comme un nouvelliste hors pair.
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Extraits Nouvelles Instant
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