7. Montage mosaïque : échos, analogies, rythmes
Dave Saunders lorsqu'il écrit que « le caractère complémentaire ou associatif du motif de la mosaïque chez Wiseman souligne sa volonté de chercher des contraintes générales, plutôt que des formes de déterminisme ou de causalité. Un événement ne se produit pas en raison d'un événement antérieur, comme c'est le cas dans un récit classique, un événement se produit plutôt en raison des contraintes communes à tous les cas dans un système donné – dans le cas de Wiseman, il s'agit du système régi par le code institutionnel »(Dave Saunders, Direct Cinema: Observational Documentary and the Politics of the Sixties, Wallflower Press, 2007.)
des raccords par analogie de gestes qui suggèrent ces contraintes communes :
- le geste de la main de la professeure d'espagnol faisant répéter « e-xis-ten-tia-lista » à sa classe en écho direct dans les gestes du chef d'orchestre dirigeant les percussionnistes de la scène qui suit
- le profil du visage du lycéen qui a frappé son camarade, en amorce sur le côté gauche du cadre, se voit substitué au plan suivant par celui d'une autre lycéenne qui proteste contre une sanction
- des échos par analogie ou contraste ou opposition :
- le proviseur explique à un père qu'il ne faut pas qu'il impose ses désirs à sa fille, mais son poing fermé raccorde avec une séquence de discipline, où il est précisément question d'imposer quelque chose à un élève
"Tout le montage de High School pourrait ainsi être envisagé comme une œuvre rythmique : le rythme rapide du découpage et du montage rejoue, condense, réinterprète les rythmes spatiaux, temporels, physiques, sonores par lesquels l'institution entend gouverner sans répit les corps et les pensées des adolescents." Partagez-vous cette opinion ?