Autour de High school
de Frederick Wiseman

Documents d'études pour la spécialité cinéma
du lycée Jean Vigo Millau. Joëlle compère
Questionnements
  • Un cinéaste au travail "Mes films, des reality fictions". /"Mes films sont plus romanesques que journalistiques. Ils amènent le spectateur dans l'évènement. Il est au centre de chaque séquence et donc au centre du film, au milieu des gens qui se parlent entre eux. Si tout marche bien, le spectateur a assez d’informations pour comprendre ce qu'il se passe et il n'y a pas de barrière entre le spectateur et le sujet du film".
  • Réception et public. A propos de l'interdiction de projection dans la ville de Philadelphie, Wiseman remarque "C'est un cas typique: ils aiment, d'abord, et ne protestent que lorsqu'on parle mal d'eux dans la presse."
1 MINUTE OF - Basic training (1971) Frederick Wiseman

suit l’entraînement militaire des GI au moment de la guerre au Vietnam, un écho à la toute dernière partie du film de 1968.
Original link
Juvenile Court (1973) Frederik Wiseman
Bande-annonce ICI

S’intéressant au tribunal pour enfants de Memphis, une séquence de Juvenile Court (1973) semble reprendre les discussions du film de 1968 sur l’obéissance et la tenue vestimentaire des jeunes filles quand une lycéenne est interrogée sur son refus de porter un soutien- gorge au lycée. La condamnation, au terme du film, d’un jeune homme qui plaide son innocence semble aussi résonner avec l’argumentation de Michael dans High School.


Autres liens
En 1986, le cinéaste consacre quatre films u monde du handicap et aux institutions spécialisées recevant des élèves :

  • Blind, DeafAdjustment & Work,
  • Multi-Handicapped
  • At Berkeley (2013) peut être comme une autre suite de High School, montrant les cours de la prestigieuse université californienne
  • Belfast, Maine (1999) la plus belle scène en établissement scolaire dans un film de Wiseman se trouve certainement dans , lors d’un cours portant sur Moby Dick qui souligne l’attention des élèves devant la richesse des propos de leur professeur.

High School 2 (1994) Frederik Wiseman

En 1994, vingt-six ans après son deuxième film, le cinéaste consacre un nouveau long-métrage à une école secondaire en s’intéressant cette fois-ci au Central Park East Secondary School, un lycée pilote au cœur du Harlem hispanique de New
York qui devient le sujet de High School II.
Le chiffre « II » figurant après « High School » doit moins être entendu, dans ce cas, comme une suite au film de 1968, que comme une version différente à travers un autre enseignement, une autre ville et une autre époque.

Contrairement au premier High School, Wiseman s’intéresse ici autant aux discussions entre enseignants qu’entre élèves, montrant un encadrement individuel de ces derniers et la présence d’ordinateurs favorisant un apprentissage autonome.
Si la plupart des élèves sont noirs et hispaniques, les professeurs sont majoritairement blancs. Une réalité qui est présentée comme un problème par l’un des élèves.
Comme dans le film de 1968, on y trouve un cours d’éducation sexuelle, mais proposé ici aux enseignants par l’un de leurs collègues, pour les former à la prévention contre le sida.
Si la comparaison des deux films permet de voir une évolution, on remarque cependant certaines continuités révélatrices de la société américaine. :

  • Ainsi, à l’assassinat de Martin Luther King, dans High School, répond le procès des policiers après l’arrestation de Rodney King, dans High School II.
  • C’est également sur un discours de la principale que s’achève le film. La directrice définit un idéal d’enseignement très différent de celui énoncé en 1968.

Il est à noter que ce deuxième High School a été tourné en 1994, l’année même où l’interdiction du High School de 1968 a été levée dans la ville de Philadelphie