Et là, faufilant une solitude intime pour composer le temps, nous nous jetons dans des romans-fleuves et pour l'âme nous la lavons dans le jazz ou dans Pergolese, un chant de femmes à l'abri des fenêtres, des malheurs au ventre et des animaux à visage humain. Des accords de neuvième scandent la nuit, nous penchons vers le prochain bémol, espérant la lumière entre piano et trompette comme si l'amour du monde et de nous-mêmes était une musique, une voix au loin qui nous tire vers les oiseaux- frères, outardes et pluviers, et cet hiver nous survolerons peut-être les premières tempêtes vers des chambres nouvelles, des noms qui caressent et des fleurs de sable.