A la manière de David Thomas Alexander Calder, Snow Flurry, vers 1950, image © Christie’s
Il neigeait, il neigeait, la neige tombait froide sur le visage. Pas assez habillée, j’aurai du prévoir, pas du sucré sur le sol, du salé. Les toits du village blanchis, féerie d’une naissance enneigée, la première de l’an, qui ne pouvait être une malédiction mais une bénédiction du ciel…aujourd’hui ça avait commencé, la chute neigée était muette ce n’est pas comme l’orage dont les gouttes sur le toit « une exagération » de bruit, boire les gouttes la bouche ouverte : la solitude d’un bien être.
Je me demande parfois ce que je serais devenue si j’avais vécu d’autres choses que celles que j’ai vécu aujourd’hui. Où en serais je si j’avais passé le permis de conduire il y a 50 ans ?Verrais je mieux la vie en conduisant plutôt qu’en étant passagère …de train en train ,de bateau en avion, de bus en auto stop que de voyages .Serais je la même femme si je n’avais manqué ce train, obligée de dormir à Clermont Ferrand – marcher dans les rues – visiter la cathédrale – m’asseoir sur ce banc rejointe par un inconnu, qui me commente les prouesses rugbystiques de l’équipe Clermontoise .M’entraine au bar des supporters jusqu’au bout de la nuit. Me raccompagne et m’embrasse. En passant la porte de l’hôtel, grimpant l’escalier ai retrouvé l’agilité et les émois de mes 20 ans ( tant de premières émotions).J’étais jeune, j’étais belle ,légèreté des ans …innocence et liberté. Il peut paraitre vain de s’interroger sur de telles considérations .Mais où est cette fraicheur cette insouciance, cette innocence, cette soif de vie …cette confiance ..prendre les choses de la vie jusqu’à la lie, heureuse…croire le bonheur possible. Je me demande souvent ce que je serais devenue sans la lucidité de grandir, de réfléchir avec sans doute une certaine retenue : d’interrogation, d’éducation, d’interdit oser me dire non, oser me dire oui…mon choix de vie !
Monique