Les formes, les références et les motifs issus de la culture européenne du cinéaste se confrontent aux codes du film de genre hollywoodien dans un jeu intertextuel virtuose : entre « naturalisation » et « hybridation », Lang s'approprie autant ce qui vient de sa culture d'origine que celle de son pays d'adoption, en créant une œuvre totalement singulière, relevant d'un « gothique » romantique et vénéneux.
De manière sous-jacente, le cinéaste allemand y joue une confrontation secrète avec l'autre grand cinéaste émigré aux États-Unis, Alfred Hitchcock : entre hommage, concurrence et dialogue meta, Secret beyond the door répond aux célèbres pièges narratifs et cinématographiques hitchcockiens sur les abymes du subconscient, voire les devance. Lang n'en poursuit pas moins l'exploration profonde de ses propres obsessions morales et esthétiques, en convoquant toute sa filmographie antérieure : depuis Mabuse ou M, l'enjeu des images et des formes langiennes reste l'épreuve du Regard, entre sidération, fascination libératrice ou jugement mortifère.
Un cinéaste au travail
L'analyse de la genèse et de la production du film, appuyée notamment sur des documents spécifiques (notes de travail, extraits de scenarii, plans au sol, documentaires, interviews de Lang, dans Le Dinosaure et le bébé, notamment), permet de retracer les différentes étapes de la fabrication maniaque et géniale d'un chef-d'œuvre. Entrer dans la carrière de Lang, c'est éprouver et analyser pas à pas la valeur des différents choix opérés par l'auteur pour affirmer son point de vue et assurer la cohérence de la direction artistique. Se pose en particulier la question de la maîtrise d'ouvrage d'un cinéaste exilé au sein de la machine à rêve hollywoodienne : il ne suffit certes pas à dire que Lang l'exerçait de manière tyrannique pour s'en débarrasser. Comment garder le contrôle ? C'est un enjeu que toute la carrière américaine de Lang s'attache à poser, à travers ses succès, ses ratés et ses stratégies.
- Documents de travail
- Etre auteur / Art et industrie. l'adaptation
- Période allemande / Transferts
- Période américaine Transferts
- La question du meurtre / Un cinéaste au travail
- Cinéma et psychanalyse / cinéaste au travail
- Arc narratif
- TRajectoire des personnages
- Esthétique / Transferts culturels
- L'image et sons Transferts et cinéaste
- Montage
- Motifs et mise en scène - Transferts et cinéaste
- Références filmiques/Transfertss
- Le genre / Transferts
- autour du film
- extraits pour analyse
- Bibliographie
- bilan
- La lumière, les ombres, les cercles
- Le mal
- La clé
- trois seuils (portes, rideaux) vers un réel monstrueux, la transgression
- la chambre du trauma, du refoulé
- le mur / enfermement
- à 23:07 Le docteur Mabuse. Faux semblant et enfermement. Auto citation. Le Mal est à l'intérieur de tous les hommes
- Tous les films de Lang, la culpabilité de tout homme
- 27:00 surimpression visage Celia sur les portes
- 27:51 duplication de la chambre sans les objets, des tiroirs ouverts et vides par exemple
- 29:20 le redoublement des actions. Les récurrences
- chez Hitchcock le spectateur a les infos (suspens) alors que chez Lang, le spectateur, comme le personnage ne sait pas ce qui va se passer. Le spectateur est invité à établir des corrélations
- 32:44 L'enferment avec les cadres et costumes de rectangles dans la descente des escaliers
- 34:15 Fondu enchainé; révéler quelque chose sur une situation sous-jacente
- 37:39 le miroir, le cercle, la symétrie
- 39:17 Celia sort dans le jardin. l'extérieur par la brume est un prolongement de l'espace mental de l'intériorité de la maison. Le cadrage reproduit la logique de redoublement (deux arbres, deux branches, ...)
- 41:39 passage des seuils. Point de vue depuis l'intérieur du couloir, elle réagence le lieu, elle fait le travail du metteur en scène, le rideau de cinéma à nouveau,
- 44:38 apparition de Mark comme à l'église
- 47:27 les deux ombres de Mark
- 48:55 l'écharpe. Inversion du motif dans le hamac. Eros et Thanatos, désir et pulsion de mort
- 50:24 Théories freudiennes. La féline de tourneur, Spelbound de Hitchcock. La révélation est téléphonée, le déni se défait en quelques secondes, Lang s'intéresse à la mise en scène, projeter dans un espace intime, la possibilité du crime. Pas un film de psychanalyse mais qui se base sur les concepts
- 53:12 Le feu (Rebecca de Hitchcock ) qui vient après la révélation (La fin de la maison Usher). le mariage se rejoue lorsqu'il prend Celia dans ses bras
- le chaos reprend ses droits sans que le mal s'impose
- les cercles harmonieux de la couverture
- un chirurgien qui travaille beaucoup
- Van Gogh est plus important que le menuisier qui a construit le chevalet
- il est romantique comme Godard, il n'est pas sentimental. la technique n'est pas romantique, il n'est pas une machine
- comme un psychanalyste, jouer sous la peau d'un acteur, savoir ce qu'il faut sur un scénario