Base Arts !
Atelier d'écriture et de lecture

Association Ateliers Base Arts qui a pour vocation
de motiver les expressions artistiques.
Pour le moment des ateliers de modelage et d'écriture.
A venir un atelier dédié à la lecture, et plus pour qui veut se proposer !
Rue Bernard Lauret
Millau
La mer. Micheline
Henri-Edmond Cross, Les Îles d’Or, 1891-1892



Plusieurs nuits sans sommeil, Elle en rêve… la mer sera-t-elle aussi belle que dans son imagination ?


Enfin,

Elle contemple la mer devant elle, pour la première fois, en silence. Une forte émotion la submerge,

Dans une lumière quasi irréelle, une lumière maintes fois décrite par les artistes, la mer lui apparait d’une beauté sans limites, une immensité bleue, bleu profond, bleu aérien, captivante. En même temps qu’une immense joie, elle éprouve une nostalgie, comme une peur, une peur qu’elle ne peut réprimer, un grand vide que cet infini représente… peut être est ce du à l’image de sa mère qu’elle a du quitter hier rapidement, la mère réconfortante, rassurante…

Toutes les couleurs de camaïeux, les bleus lumineux de la mer, se confondent avec les bleus du ciel nuages argentés, les odeurs iodées, ce parfum de soleil, les vagues sculptées par le vent,…Ce grand TOUT, cette étendue démesurée, la fascine, l’envoute, l’envahit.

La mer est là, toute proche, elle s’étend devant elle, provocante, attirante, elle n’ose pas la toucher. Elle est hypnotisée par cette immensité. En même temps, Elle prend conscience de sa fragilité…

A la nuit tombée, Elle reste là, sous les étoiles, en extase.

Cette première fois si émouvante Elle sait avec certitude que cela ne sera pas la dernière fois, il y aura encore beaucoup de premières fois…

 
C'était là. Joëlle

Si on lui parle de sérénité, elle ne voit que tempête dans ses cheveux, des vents forts contre lesquels lutter sans relâche. Elle perçoit au loin le trait éclairé de l'horizon comme une perle magique sortie de la coquille d'huître, une promesse ferme, et qui, pourtant hélas, s'éloigne toujours, comme les nuages des rêves soufflés par le diablo de San Francisco, virevoltants dans le tehuano du Golfe de Tehuantepec, et elle se pose soudain, sans qu'elle n'ait eu rien besoin de dire ou d'écrire sur le vent d'autan, ce vent qui peut rendre fou, dit-on, ce vent de la haute mer, elle l'a reçu comme une caresse, un bise marine douce et chaude, alors qu'elle marchait à pas timides et mal assurés sur cette terre nouvelle, d'abord celle du Pays du Rouergue puis lorsque pour la première fois elle embrassait de son regard les jupes des Causses, Noir et celui du Larzac, elle était dos à Saint Germain, et peu à peu comme les feuilles argentées des saules bercés par la bise, la ville apparaissait en bas d'une route droite et pentue, c'était là, c'était là qu'elle trouverait sa demeure.