Autour du cadre
Introduction à la notion du cadre
La composition du cadre
  • le champ et le hors champ
  • les échelles de plan
  • la règle des tiers
  • les mouvements de caméra
  • la perspective
  • les focales
  • la profondeur de champ
  • le champ et le contre champ
Vous trouverez une sélection de documents relatifs à la notion de cadre : la composition du cadre, la règle des tiers, les valeurs de plan, les angles de vue, la profondeur de champ et les focales, le champ et contre champ et la règle des 180°, et le hors champ.
Attack on a China Mission, 1900 de James Williamson (Grande-Bretagne)
Le premier contre champ dans l'histoire du cinéma.

C’est un cinéaste anglais de l’École de Brighton, James Williamson, qui, le premier, utilise en 1900 la figure de tournage champ-contrechamp, dans son film de quatre minutes Attaque d'une mission en Chine (Attack on a Chinese Mission), dont il ne reste plus aujourd’hui que moins de deux minutes. Le récit montre l’assaut d’une bande de Boxers (militants nationalistes chinois) pour détruire une mission évangélique anglaise, et l’arrivée providentielle d'une troupe de Blue Jackets qui sauvent la famille et anéantissent la bande.

Pour cela, James Williamson a filmé d’abord ce qu’on appelle un plan-maître (Master-Shot), montrant la mission en plan d’ensemble. Le pasteur et sa famille se promènent paisiblement devant l’entrée, un Chinois, brandissant une arme blanche, apparaît dans le champ, la famille rentre précipitamment, sauf le pasteur qui se sacrifie en attaquant le militant chinois. D’autres Boxers surgissent et tentent de pénétrer dans la mission. Les Blue Jackets arrivent et font feu. La famille du pasteur est sauvée, le raid écrasé.

Ensuite, James Williamson a filmé trois autres plans qu’il a inclus dans le montage – ce qui à l’époque ne se faisait chez aucun cinéaste, sauf chez son confrère de l’École de Brighton, George Albert Smith. Les deux premiers plans sont tous deux des contrechamps du plan-maître : les Boxers forçant la grille du parc et se dirigeant vers la mission, et les Blue Jackets arrivant et faisant feu en direction de la mission. Le troisième plan a disparu, celui d’un officier à cheval qui faisait irruption dans le jardin au moment précis où les Boxers, après avoir incendié la maison, entraînaient la fille du pasteur. Il la sauvait en la prenant en croupe et fonçait sur les spectateurs (la caméra) comme la locomotive de La Ciotat2, le film de Louis Lumière.

Cette affirmation de l'historien du cinéma Georges Sadoulest d’autant plus vraisemblable que derrière les Blue Jackets faisant feu en direction de la mission, on peut effectivement remarquer la présence d’un cavalier dont la monture piaffe.

L’utilisation du champ-contrechamp, continue Georges Sadoul, est un style de récit, typiquement cinématographique, qui paraît avoir été inconnu en 1900, hors d’Angleterre3.

James Williamson réitère le champ-contrechamp dans son film réalisé en 1901, Fire !, où le plan filmé en studio montrant la victime de l’incendie, qui tente dérisoirement d’éteindre le feu puis se désespère, est suivi de son contrechamp : l’intervention des pompiers à l’extérieur du bâtiment.

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The Front Page [1931] Lewis Milestone (1h32)
Le premier film sonore avec enregistrement direct des dialogues et les débuts du montage des champ / contr champs
À l’époque du cinéma muet, la coutume est de filmer le dialogue de deux ou trois personnes en un seul plan rassemblant l’un à côté de l’autre tous les protagonistes de la scène, un cadrage du type plan mi-moyen (mi-corps) ou plan américain (mi-cuisses), voire plan moyen (en pied), et de couper ce plan par les répliques de chacun, rédigées sur des « cartons » (intertitres). Le même plan, scindé en deux, trois ou plus, peut ainsi servir pour tout le dialogue. Mais en vérité, les cinéastes de cette époque ont aussi utilisé des plans plus serrés sur chacun des personnages, entre lesquels étaient disposés les intertitres correspondants à celui qui était censé prononcer la réplique.

Mais l’arrivée de l’enregistrement sonore va effectivement permettre à terme l’enregistrement direct des dialogues, et leur reconstitution parlée et non plus écrite. Les cinéastes initient une technique qui va s’imposer jusqu’à nos jours : le dialogue en champ-contrechamp. Cette figure de montage obligée date, d’après Georges Sadoul, du film The Front Page, où le réalisateur Lewis Milestone, s’appuyant sur les dialogues nerveux de Ben Hecht, dont le film est l’adaptation de sa pièce éponyme, organisa une véritable danse de la caméra autour des acteurs. Innovation qui créa un poncif, dans les films “bavards”, comme le procédé qui morcela systématiquement le découpage et se caractérisa bientôt par une cadence pendulaire alternant champ et contrechamp7.

Pour tourner ce type de dialogues à « cadence pendulaire », les comédiens sont filmés les uns après les autres, ceux qui sont hors-champ restent sur le plateau pour donner la réplique à leurs collègues. Le ou la monteuse prend tantôt telle phrase sur tel personnage et la réplique sur l’autre personnage, tantôt reste sur l’un des personnages qui écoute l’autre, avec toutes les variantes possibles8. La caméra est à chaque fois déplacée pour filmer chaque comédien de face. Quand deux personnages sont face à face, la caméra filme donc en champ-contrechamp, au sens strict du terme. Mais quand il y a trois personnages, si la caméra se déplace pour filmer l’un après l’autre chaque protagoniste de face, il s’agit aussi d’un champ-contrechamp, bien que le retournement de la caméra ne soit pas pour chacun de 180°.

Ajoutons que pour rendre plus palpable le face à face, la configuration du champ-contrechamp se doit d’être soutenue par des plans plus larges qui montrent la présence réelle des personnages dans le même lieu et se faisant face. Ce plan s’appelle, selon le critique et historien du cinéma André Bazin, le plan d’authentification. Il n’est pas permis au réalisateur d’escamoter par le champ-contrechamp deux aspects simultanés d’une action9.

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La règle des 180 degrés
Les règles, surtout au cinéma, sont faites pour être transgressées. Après, il y en a qui sont quand même un peu plus importantes que d’autres pour reste cohérent et ne pas perturber le spectateur. Règle très basique du cinéma, les 180° ça se respecte !
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Raccord (cinéma) — Wikipédia
Au cours du tournage d’un film , pour des raisons d’organisation, la plupart du temps les plans ne sont pas enregistrés dans l’ordre où ils seront montés mais selon les indications du script , c'est-à-dire le « découpage technique ». Le plus souvent également, les tournages des différentes séquences que compte une scène , et les plans qui s’y rapportent, sont séparés, espacés dans le temps, filmés en fonction d’un planning dont la logique est plus économique et pratique qu’artistique. De cet éclatement du processus créatif dans le temps, peut résulter un manque de cohérence dans les plans tournés, qui risque d’appauvrir l’œuvre et d’amoindrir sa crédibilité . Les différents éléments visuels que contient un film se doivent donc d’ être raccord , un terme employé par les membres de l’équipe, essentiellement lors du tournage, mais aussi, en conséquence, lors du montage.
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