

Joëlle Compère
Eamonn et son ex-assistante Laurie. Sa bisexualité est un thème cursif du film. Alicia Vikander donne une présence solaire au rôle de Mira : aimable, souriante, toujours disponible, très curieuse des particularités françaises, c’est une vraie star un peu idéalisée qui domine moralement par sa seule présence le reste du casting et la querelle des égos agitant sporadiquement le tournage. Sa part d’ombre sera révélée progressivement quand le personnage d’Irma Vep exercera sur elle son emprise ; hormis la dimension
plus généralement la manière de parler qui imitent délibérément celles d’Assayas ; de façon plus grave – nuance importante avec le film de 1996 – par la référence à la biographie du cinéaste et son histoire avec Maggie Cheung.
dans la série de Louis Feuillade. Sa personnalité et ses exigences le rendent rapidement insupportable à
par sa prestation d’héritier dégénéré dans Babylon Berlin. Il incarne dans Irma Vep une forme de contre-pouvoir anarchiste, libertaire et sexuellement libéré face à l’univers des blockbusters, des plateformes et des producteurs de « contenus ». Provocateur, il s’oppose aussi à la bien-séance culturelle et politique de mise dans le milieu du cinéma. Il est une trace du passé (celle du cinéma
Lagrange – son rival dans la fiction – et René Vidal qui ira jusqu’à tuer le personnage pour se débarrasser de l’acteur.
toujours amoureuse d’elle et celle qui fut son assistante profite sadiquement de sa présence à Paris pour savourer sa revanche d’ancienne employée corvéable à merci. Lors d’une soirée
Sa nouvelle compagne attend un enfant mais la grossesse n’ira pas à son terme. Mira retrouvera Eamonn, auquel elle est toujours attachée et
passera une nuit avec lui. Devenue une Irma Vep passe-muraille, Mira comprendra que la relation est
vraiment derrière elle.
cinéma et aura l’opportunité de montrer ses talents de réalisatrice
bonhomie permet de rendre plus humaines les relations sur le tournage (c’est une qualité qu’elle partage avec